Le Messti
Le Messti et ses traditions
Le Messti est une fête villageoise traditionnelle où les conscrits accomplissent des rites particulièrement élaborés. Historiquement, le groupe des conscrits était constitué de jeunes garçons en âge de partir à l’armée, mais dès 17 ans, ils étaient initiés en tant qu’aides aux divers rites. De nos jours, ce sont les garçons mais aussi les filles de 18 ans qui participent.
À la Saint-Étienne précédant l’année de la conscription, le groupe des conscrits faisait le tour du village en musique, un événement connu sous le nom de Basekehr, qui se concluait par un bal. Pour financer les festivités, plusieurs bals étaient organisés tout au long de l’année, y compris un bal le samedi de Pâques.
La tradition du Messti et de ses conscrits remonte à la Révolution Française. La conscription, ou service militaire obligatoire, a été instituée le 5 septembre 1798 par le député Jean-Baptiste Jourdan. Tous les hommes de 20 à 25 ans devaient alors effectuer un service militaire de cinq ans. Cette loi a évolué au cours de l’Histoire, notamment en ce qui concerne la durée du service. La professionnalisation des armées sous Jacques Chirac a entraîné la suspension de la conscription pour les jeunes nés après 1979, remplacée par la JDC (Journée Défense et Citoyenneté).
Le terme Messti, attesté dès 1313, provient de messtag, signifiant le jour de la fête du saint-patron des églises catholiques. Autrefois, cette fête était attendue avec impatience par les jeunes et les moins jeunes. Elle est rapidement devenue une célébration en l’honneur des jeunes de la classe d’âge qui allaient être prochainement incorporés, les Messtiburschen, qui en étaient les principaux animateurs.
Cette fête estivale réunissait tous les villageois dans une ambiance joyeuse et folklorique. Des bals et des spectacles étaient organisés dans les rues et les restaurants, et une fête foraine avait lieu, encore aujourd’hui, à la Messtiplatt de chaque village. Les conscrits étaient reconnaissables à leur costume, qui, au fil du temps, devint de plus en plus riche, avec des tissus écossais, des rubans colorés, des chapeaux fleuris dès les années 1920, et le drapeau tricolore brodé du nom de la classe.
Chaque classe était accompagnée du Messtibar, l’ours du Messti, chargé de divertir et de faire le pitre. Il était reconnaissable à sa canne et, le plus souvent, à son Teifelsgei (violon du diable). Les conscrits quémandaient des œufs chez les habitants pour payer leurs ardoises laissées dans les différentes auberges. Traditionnellement, un gâteau était offert au maire du village, qui, en retour, offrait boissons et nourriture aux jeunes.
Aujourd’hui, le Messti est devenu une fête conviviale où exposants, ambiance musicale, animations et restauration se mêlent pour offrir un moment de bonne humeur au coeur de notre village.